La romance et moi

Aujourd’hui, nous sommes le 14 février : c’est la Saint-Valentin. Et c’est une bonne occasion pour vous parler du style littéraire qu’est la romance. Sans prétendre en être une spécialiste, je veux vous donner mon avis et expliquer mon rapport à ce genre, qui est souvent injustement traité.

Il y a pas mal de temps, une discussion a été ouverte sur Livvradict et le sujet était « Lire des Harlequins, vous le revendiquez ou vous le cacher ? ». Cette discussion était intéressante puisqu’elle touchait à notre perception de la romance, symbolisée durant longtemps par les fameuses collections Harlequins. Qui n’est jamais tombé sur l’un de ces tomes avec une photographie/image très retouchée et un titre accrocheur ? Oui mais voilà, ce genre a bien changé et va au-delà du cliché qu’on en a habituellement. Et oui, la romance ce n’est pas que les Harlequins, les romans photos Nous Deux ou la lecture érotique… Et puis, je vous donnerez une sélection de mon cru !

Sommaire

  1. Qu’est-ce que la romance au juste ?
  2. Et les préjugés ?
  3. Qu’est qui a changé ?
  4. Et moi dans tous ça ?
  5. Une petite sélection ?

Qu’est-ce que la romance au juste ?

D’emblée, il est délicat voire impossible de définir exactement ce que recouvre le terme de « romance ». D’une part parce que chacun à sa petite définition personnelle et d’autre part parce que ce genre est composée de multiple sous-genre. Cependant, il faut deux éléments principaux pour qualifier un livre de romance :

  • une histoire centrée sur les sentiments et le parcours (parfois du combattant avouons-le !) des deux héros afin de pouvoir vivre leur amour,
  • une fin heureuse.

Bon, on est d’accord ça limite pas mal et beaucoup de livres (ou film) qu’on pensait être des romances n’en sont pas réellement. Pensez à Roméo et Juliette (ou au Titanic pour les films)… eh bien, ce ne sont pas totalement de la romance ! oui, il n’y a pas d’happy end avec beaucoup d’enfants. D’accord, on y parle beaucoup (exclusivement ?) de sentiments alors peut-être pouvons-nous parler de romance tragique ? Je vous laisse parcourir le site suivant pour vous faire une idée plus précise de ce genre et si le cœur vous en dit de vous initier.

Un petit guide d’initiation à la romance par Chi-Chi et Tam-Tam

Et les préjugés ?

Revenons-en au topic ouvert sur Livraddict. Des lectrices avaient « honte » de dire qu’elles aimaient ce type de littérature à cause des préjugés que l’on peut avoir. C’est vrai que lorsqu’on parle des livres « Harlequins », nous viennent en tête ces couvertures très travaillées avec au choix un éphèbe torse nu, un homme et une femme dans des positions évocatrices ou encore une petite famille heureuse… Et c’est peut-être de là que vient ce premier instinct de cataloguer ces lectures comme « à l’eau de rose », « pour fille », « érotique »… (et je n’ai choisi que des termes sympathiques).

Bon, il y a quelques années, je n’aurais peut-être pas tenus les mêmes propos. Les quelques tomes qui me sont tombés dans les mains (merci à la bibliothèque municipale qui réformait quelques uns de ces romans) pourraient être considérés comme sage : je ne suis jamais tombée sur des scènes sensuelles ou osées, et donc je ne pourrais pas vous donner mon avis sur ce point précis. Cependant, concernant les histoires, il est vrai que c’était toujours plus ou moins le même poncif dont on changeait quelques petits points, notamment les lieux. Mais, c’était toujours les mêmes schémas : une jeune femme qui vient de vivre une épreuve avec ou sans enfant tombe sous le charme d’un homme mystérieux un peu abîmé par la vie avec ou sans enfant. Et la question était de savoir comment et quand allaient-ils régler leurs problèmes afin de vivre leur histoire et d’être heureux à jamais (enfin espérons-le !).

Certains trouveront que je caricature mais de très peu. Bref, la romance est souvent perçue comme une littérature de seconde zone (au meilleur des cas) pour plusieurs raisons :

  • le côté répétitif des histoires : on devine quelle tournure va prendre l’histoire pour qu’elle se finisse en happy end, quels seront les obstacles et comment les héros vont les surmonter,
  • des personnages stéréotypés : les personnages se ressemblent énormément d’un livre à l’autre et les auteurs reprennent souvent des poncifs que l’on connait par cœur,
  • des situations impossibles,
  • un style souvent léger et très aisé à aborder.

On pourrait sûrement trouver d’autres raisons. Mais réjouissons-nous, la romance ce n’est plus seulement limitée à ces types d’histoires ; non, aujourd’hui, on peut trouver de bons romans qui ne font plus passer les lectrices pour des imbéciles trop fleurs bleues qui se croient dans des contes de fées.

Qu’est qui a changé ?

Tout ma bonne dame ! Enfin, pas réellement. Cependant, à côté de ces romances « classiques », se développent un courant qui donne aux lectrices, amatrices du genre, autre chose à se mettre sous la dent. Je n’évoquerais ici que le cas de la collection Milady Romance qui début 2012 lançait une collection sombrement intitulée « Vendôme » est qui avait pour cœur de cible un lectorat plus âgé, mais surtout des héroïnes plus âgées. Exit les midinettes et bienvenue aux grands-mères qui ont-elles-aussi le droit d’aimer ! (que c’est beau ! mais ce ne doit pas être de moi…). Cela illustre résolument un changement dans les sujets abordés : oui, l’amour est toujours au centre de l’histoire mais les obstacles, les valeurs des personnages et les morales changent et les auteurs explorent d’autres environs.

De plus, la déferlante de livres érotiques a aussi eu un effet bénéfique sur tout cela même si souvent, l’un n’a rien à voir avec l’autre. En faisant un joyeux mélange de ces deux types littéraires (distinction qui n’est pas faite très souvent de toute manière), on peut se dire que comme ces romans marchent, font du chiffre, on se sent moins seul à en lire : on peut alors considérer que lire de la littérature sentimentale n’est pas forcément honteux. CQFD !

En plus, les éditeurs en fait un effort sur les couvertures des livres : certains ne peuvent plus être identifiés comme tels et ressemblent pour beaucoup à des romans contemporains.

Et moi dans tous ça ?

La romance n’est pas mon genre préféré je l’avoue. Cependant, j’ai un côté fleur bleue qui fait que j’aime lire des histoires d’amour. Ce que je préfère dans ces romans, c’est la construction de la relation : ce que l’un et l’autre peut apporter dans un couple et qui va faire que l’histoire va marcher entre eux. Parce que je ne crois pas trop aux coups de foudre et à l’alchimie entre deux personnes, je pense plutôt qu’une relation se construit pas à pas et que quelque fois des causes extérieures, mais aussi intérieurs conscientes ou pas, peuvent s’interposer. Donc très peu pour moi, les coups de foudre instantanés avec tout un roman qui ne parle que du regard de l’autre et de ses mouvements gracieux.

Je n’ai jamais eu honte de lire de la romance quand j’étais plus jeune (ou en tout cas, je ne m’en souviens plus). Car, je lisais (et je lui toujours) pour mon plaisir et que ce que pouvaient penser les autres m’importait bien peu s’ils n’avaient pas lus les livres en question. C’est donc d’abord un acte personnel et intime. Il en est de même avec les films. Je suis connue autour de moi pour aimer les films en costume avec des bals et tout le reste (comprendre : les romances historiques), et même si je perçois quelques regards amusés, je n’en tiens pas compte. Pourquoi j’aime ce genre de film ? Je ne pourrais pas vraiment vous l’expliquer, mais cela m’apporte quelque chose. Comme je ne juge pas les personnes qui regardent des films d’horreur.

Peut-être ne suis-je pas exemple parce que tolérante. Mais, j’estime qu’il n’y a pas de sous-genre en littérature. Bref, je ne pense pas que lire de la romance doit être dévalorisé : c’est déjà lire et s’évader un peu.

Aujourd’hui, j’avoue que je ne lis que très peu de romance (ou alors mélangée avec un autre genre littéraire). D’une part parce que je préfère d’autre genre et d’autre part parce que je me suis lassée à un moment d’une vision « conte de fées ». Mais, peut-être en choisissant les bons romans, j’aurais envie de retenter l’aventure et que j’en lirais un peu plus.

Une petite sélection ?

Je ne garantis pas que tous les livres ci-dessous sont des romances à 100%, mais soit ils contiennent des histoire d’amour qui m’ont touché, soit ils parlent du sentiment amoureux.

Couverture d'Orgueil et Préjugés de Jane AustenUn classique : Orgueil et Préjugé de Jane Austin. Est-ce que j’ai besoin d’en faire un résumé ? Je ne pense pas. Alors jetez-vous dessus ! ou un autre titre de l’auteur si vous préférez.

Un humoristique : Les Pirates ! Une aventure avec les romantiques, tome 5 de Gideo Defoe. Si vous avez aimé le film, vous aimerez le livre. Bourré de référence et de situations amusantes,Couverture Les Pirates ! Une aventure avec les Romantiques de Gideon Defoe suivez le Capitane Pirate à la recherche de l’Amour. Et pas avec n’importe qui : Lord Byron, Percy Schelley et Mary Schelley seront aussi de la partie. [Bon, j’avoue que c’est plus de l’aventure et assez jeunesse, mais j’ai adoré cette lecture et le roman se rapproche un peu de la romance].

Couverture de Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme de Stefan ZweigUne nouvelle: Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme de Stefan Zweig. Ou une autre de ses nouvelles qui traitent des sentiments amoureux ou de la passion. C’est un auteur que j’apprécie beaucoup car il a un don pour dépeindre les sentiments humains qui rend vivant tous ses écrits.

Couverture d'Une bonne épouse indienne d'Anne CherianUn contemporain : Une bonne femme indienne d’Anne Chérian. Même si je n’ai pas réellement accroché à l’histoire, j’ai apprécié ce changement de culture et la volonté de l’héroïne pour conquérir son mari.

Un torturé : Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë. Un peu rude de premier abord, mais d’une telle poésie.Couverture des Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë

Un très barré : Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Matheson. Richard Collier mourant tombe amoureux d’une jeune femme qu’il a vue sur une photographie. Il s’agit d’Elise McKenna, actrice de la fin du XIXe siècle. Contre Couverture Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Mathesontoute attente, il décide de remonter le temps pour la rencontrer et la séduire. Le résumé est un peu perché, j’en conviens. Mais c’est plutôt l’histoire d’un homme qui souhaite retrouver celle qu’il aime envers et contre tous.

Et vous quelles sont vos relations avec les romances ? Quels sont les histoires qui vous ont emporté ?

En-tête de billet. Photographie modifiée d’après une photo de Thomas Leuther  – CC BY-NC 2.0

2 commentaires sur “La romance et moi

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